Je reviens de Paris et du 57ème Salon de l’Agriculture, auquel je participais comme membre de la délégation deux-sévrienne, en compagnie de 6 de mes collègues du groupe d’opposition départementale. 70% de l’effectif présent, c’est déjà un signe d’intérêt pour nos filières agricoles !
Les nombreuses rencontres et échanges avec les agriculteurs deux-sévriens, notamment les éleveurs des filières équine, caprine, ovine et bovine nous permettent de mieux comprendre les enjeux du moment. Le fait de les voir ici, admirés par un public nombreux est aussi un motif de fierté. Ainsi lorsque les meilleurs éleveurs de Parthenaise paradent sur le ring du concours général agricole, applaudis par des milliers de connaisseurs, c’est le savoir-faire deux-sévrien qui est mis en lumière. Bien sûr, quelques élus en campagne électorale en profitent pour se montrer à leurs côtés, mais disons que c’est de bonne guerre. Pour certains, dont le maire de la ville éponyme, le déplacement n’aura pas été très long ! Être Maire de Parthenay et vivre à Paris, cela reste une énigme pour moi…peut-être un simple souvenir dans quelques jours, du moins je l’espère, mais laissons les électeurs décider.
Et revenons à nos moutons. Ou plutôt à notre agriculture et aux engagements que nous prenons pour la développer.
Il y a quelques semaines, nous étions à la ferme de la Roche Laitière à Brûlain, pour rencontrer Philippe Beaudoin et ses collègues, au cœur d’une entreprise locale qui fait vivre 9 personnes grâce à un élevage de 120 têtes, auto-suffisant grâce à une polyculture uniquement dédiée à l’alimentation des vaches laitières et engagée concrètement dans la promotion des circuits courts avec un magasin à la ferme. Nous devons en faire plus demain pour encourager ces initiatives, en contribuant activement à la logistique de distribution locale, dans nos collèges bien sûr, et progressivement dans toute la restauration collective. Pour cela, nous prendrons exemple sur les réussites des territoires. Nous n’aurons pas à chercher bien loin car de nombreuses communes sont exemplaires en Deux-Sèvres, comme Saint-Marc-la-Lande. Visite à programmer ! Nous avons tout pour réussir dans ce domaine : en alliant volontarisme politique et liberté d’initiative locale, nous ferons de notre Département un territoire exemplaire pour les circuits courts.

Sur un autre sujet qui intéresse le monde agricole, le fameux projet de création de nouvelles retenues d’eau sur la Sèvre niortaise, après discussion avec nos collègues conseillers régionaux, nous avons proposé d’appliquer les conditions agri-écologiques prévues dans le protocole à tous les ouvrages existants (barrages ou « bassines »). Présenté à juste titre comme innovant, ce protocole d’accord approuvé par le Conseil départemental prévoit en effet de nombreuses mesures en faveur de la biodiversité et de protection de la ressource en eau. Pourquoi ne pas appliquer les mêmes règles aux ouvrages existants ? Cette décision aurait l’avantage de faire progresser notre territoire vers une agriculture durable et de crédibiliser la démarche en cours aux yeux des citoyens, car les engagements écrits dans le protocole deviendraient réalité. Pour l’instant, cette proposition présentée en séance publique par notre collègue Jean-Claude Mazin a eu peu d’écho : comme souvent, Gilbert Favreau a fait semblant de ne pas comprendre, mais nous reviendrons à la charge, car nous avons peut-être là une possibilité de sortir de la confrontation stérile entre pro et anti-bassines.
Refusons l’agri-bashing, dépassons le productivisme effréné et cherchons à progresser tous ensemble, voilà notre credo pour l’agriculture.

Rodolphe Challet

Président du groupe Gauche solidaire

gauche solidaire à Paris