manifestation le è mars 2016

7 mars 2016

Les personnels et les résidents des EHPAD sont venus manifester sous nos fenêtres. Le premier budget proposé par Gilbert Favreau leur promet un tour de vis historique et en guise d’encouragement, la suppression des heures d’animation. (coût annuel 200 000 €) On est pas là pour rigoler, c’est l’austérité, la vraie, celle qui préfère un beau compte de gestion aux sourires de nos aînés. Je lève la main pour exprimer l’opposition de notre groupe. Ça ne changera rien je le sais, ils sont majoritaires et Gilbert Favreau n’a pas l’habitude de se déjuger. Mais cette fois le Président refuse carrément de me donner la parole « Je ne veux pas vous entendre Monsieur Challet ! » Non, je n’ai pas rêvé, il a osé. Quelques minutes plus tard la salle est envahie par 300 personnes pacifiques, une troupe débonnaire et presque surprise de sa propre audace. Une brève échauffourée a lieu en face de nous, 2 élus de droite qui n’ont pas connu mai 68 se défoulent sur un syndicaliste physiquement plus fragile. Confusion. Cornes de brumes dans la salle des délibérations. Accrochée au mur derrière le président actuel, la moustache d’Eric Gautier esquisse un sourire moqueur. La séance est levée, le budget reporté. Les heures d’animation dans les EHPAD sont sauvées. Qui a dit que les mouvements sociaux ne gagnaient jamais ?

18 Janvier 2018

Nous sommes en commission permanente, c’est-à-dire que nous votons des décisions à l’abri des regards. Ensuite le président et son service communication envoient un communiqué officiel pour dire ce qui est communicable au grand public. Ce jour-là nous approuvons un plan de redressement pour un EHPAD en difficulté financière, celui de Saint-Varent. Il faut injecter 900 000 €. Neuf-cent mille euros. Je l’écris aussi en lettres parce que ça fait un beau chèque. Monsieur Sylvain Sintive, vice-président du Conseil départemental et grand défenseur de la rigueur budgétaire quand il s’agit de répondre aux agents du Département, était directeur de cet établissement jusqu’à sa retraite. Les neuf-cent mille euros de déficit ne sont pas cités dans le communiqué officiel.

Dimanche 29 mars 2020

La crise sanitaire est là, les citoyens sont confinés, les EHPAD aussi. Je propose au Président de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 1 000 000 €, financée par une recette exceptionnelle elle-aussi, produit de la vente d’un bâtiment dont le Département ne savait que faire. Pas de réponse officielle.

9 avril 2020

Une réponse arrive, par voie de presse : « Monsieur Challet s’est trompé d’époque, sa proposition n’était pas la bienvenue »…il y a de l’écho avec 2016 ! « je ne veux toujours pas vous entendre. »

Ce n’est qu’un début, le combat va continuer, les femmes et les hommes qui travaillent chaque jour au contact des plus fragiles, des plus anciens, des plus isolés méritent d’être considérés. Les citoyens l’ont compris, à nous d’agir en conséquence.

Vendredi 10 avril

Nous sommes convoqués pour une 2ème visio-conférence avec l’ensemble des élus départementaux. Nous proposerons de faire des choix adaptés à la situation. À la hauteur de l’enjeu, si possible.