La philosophie du dispositif était innovante et vertueuse pour la santé des collégiens, avec plus de bio, et la vitalité des entreprises locales. Les principes d’action et objectifs du programme multi sectoriel ayant prévalu à la mise en œuvre de RésALIS étaient :

– la mise en place d’un groupement d’achats privilégiant la fourniture de produits régionaux et de saison dans les cuisines des collèges ( 2 millions de repas par an) : développer l’économie de proximité tout en maintenant ou améliorant la qualité des produits servis

– la formation des chefs de cuisines des collèges par des techniciens réfé- rents (cuisiniers, techniciens culinaires, diététiciennes)

– un programme d’équipement des cuisines pour améliorer à la fois les conditions de travail et les performances culinaires par des méthodes adaptées – un programme d’information des familles et d’éducation des élèves à la santé par la diététique

– un dispositif d’aides à la structuration de la filière du maraîchage : aides à l’installation et aides à la conversion en bio

– un soutien aux dispositifs logistiques d’approvisionnement

Nous sommes élus, notamment, pour veiller à la santé alimentaire de nos enfants dans les collèges, et RésALIS était une réponse réfléchie et ambitieuse. La mise en œuvre de ce programme est complexe : le système n’est pas sans faiblesses. Elles concernent principalement la logistique (massification et conditions de livraison) et la négociation des prix pour certains produits.

Les améliorations sont possibles par discussions et négociations entre les différents partenaires.

L’extension du système vers les écoles et les lycées doit faciliter ces progrès.

L’actuelle majorité du Conseil départemental propose aux établissements le choix du maintien ou de la sortie du groupement d’achats pour certains groupes d’aliments. Les conséquences seront immédiates  : retour massif de légumes fournis par des grossistes s’approvisionnant en Espagne ou en Afrique du nord et retour des viandes de volailles industrielles. En effet, les collèges, devant le fait accompli de l’interruption des marchés, doivent se tourner vers des solutions d’urgence et faire appel aux circuits classiques d’approvisionnement.

Tous les axes de ce travail sont forcément remis en cause. C’est l’ensemble du système qui s’écroule. Cette évolution est contraire aux objectifs affichés de soutien à l’économie deux-sèvrienne.

Qu’en pensent les maraîchers récemment installés, qui ont investi et programmé des cultures pour répondre aux besoins ? Qu’en pensent les parents d’élèves et leurs fédérations, qui vont voir une baisse de la qualité du service rendu, pendant qu’on augmente le prix de la demi-pension ?

Tout ceci ressemble à une casse en règle qui ne dit pas son nom, or le système mérite de progresser et d’être étendu, pas d’être cassé !

Jean-Claude Mazin