Pour le 1er anniversaire de la Droite au Conseil départementale, la presse a souligné l’absence d’état de grâce pour Gilbert Favreau. Il y a un an, nous avions alerté sur les risques contenus dans le « projet » des nouveaux élus. Malheureusement nous avions vu juste !

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Je veux d’abord saluer tous les élus de ce nouveau conseil départemental et les féliciter pour leur élection, comme l’usage républicain le veut. J’ai une pensée émue et amicale pour celles et ceux qui ne sont plus parmi nous aujourd’hui.

Notre Conseil est désormais paritaire, c’est le Gouvernement de gauche qui l’a décidé et fait voter avec le soutien de la majorité parlementaire de gauche. Ce sera ma seule allusion à l’action gouvernementale, car nous avons fait en sorte tout-au-long de la campagne de rester concentrés sur l’enjeu départemental. Cela ne vous a pas empêché de surfer avec une certaine habileté sur la vague bleue qui a submergé la France et vous êtes désormais responsables de la collectivité départementale, parce que les citoyens des Deux-Sèvres l’ont décidé par leur vote ou par leur abstention.

Monsieur le Président, je vous félicite pour votre élection à la tête de notre collectivité et je vous assure de notre engagement total au service de l’intérêt général, ce qui nous conduira à approuver les décisions qui nous sembleront justes et à nous opposer de toutes nos forces à ce qui pourra éventuellement nous paraitre injuste, inutile ou trop couteux. Je ne ferai évidemment pas de procès d’intention à ce stade, nous aurons l’occasion de débattre, je vous laisse profiter de votre état de grâce.

Cependant je dois vous prévenir. Le groupe Gauche solidaire sera vigilant sur votre capacité à maintenir la qualité du service public en Deux-Sèvres, le respect du dialogue social avec les agents et l’intégration des personnes handicapées, l’équité entre les territoires, la protection de l’environnement contre tous les lobbys et intérêts financiers, le soutien aux associations selon des critères objectifs, la solidarité sans culpabilisation des gens qui en ont besoin et en assurant un contrôle strict des aides accordées, tout ceci en assurant l’équilibre financier de notre collectivité, bref ! tout ce que vous n’aviez pas pu faire avant 2008… mais encore une fois, je ne veux pas faire de procès d’intention, il est tout à fait possible que vous ayez progressé depuis !

Le bilan de notre action depuis 2008 est très bon, même BFM businness l’a souligné en nous classant 18e et 19e pour les coûts de fonctionnement et la fiscalité. Nous l’assumons et nous le défendrons, non par nostalgie mais parce que ce qui a été construit ici, avec des élus clairement engagés et des services d’une grande loyauté et aux compétences reconnues, a permis de faire progresser durablement notre Département, avec la priorité donnée à la justice sociale.

Nous ferons le point dans six ans. J’espère sincèrement que notre classement sera toujours aussi bon. J’espère également que la transparence du débat d’idées et la prise en compte de nos remarques permettra de faire vivre la démocratie deux-sévrienne, en associant le plus possible les citoyens à l’action publique.

Enfin, je ne veux pas faire la liste de toutes les promesses que vous n’allez pas tenir, elle serait aussi longue que le contournement nord de Niort, mais simplement vous demander, Monsieur le Président, la plus grande vigilance et même la plus grande sévérité à l’égard de petites phrases entendues ou lues ici ou là, à propos d’une prétendue fraude sociale en Deux-Sèvres. Les tricheries existent, dans tous les domaines, y compris en matière électorale, pourquoi le nier…Mais il y a un règlement de l’action sociale, vous l’avez approuvé, nous l’avons appliqué rigoureusement en poursuivant systématiquement tous les auteurs de fraude. Alors ayons toujours à l’esprit cette exigence de rigueur dans nos décisions, mais aussi dans nos expressions, car à force d’adopter le vocabulaire du Front National certains finiront par sombrer dans le même délire fascisant.

Nous sommes ici parce que la République a fini par s’imposer en France après un combat de plusieurs siècles, ne l’oublions jamais et veillons sur elle à chaque instant.

Discours de Rodolphe Challet, prononcé le 2 avril 2015 lors de la séance d’installation du Conseil départemental des Deux-Sèvres.